L’avènement des assurances-vie, au Québec, se consolide à la fin du XIXe siècle et davantage entre 1930 et 1960. Au début du siècle, la population est peu convaincue des avantages offerts par les assurances, d’autant plus que les salaires moyens sont très minimes et permettent difficilement de faire des économies. Ce sont particulièrement les désastres causés par la crise économique, durant les années 1930, qui changent le point de vue populaire. En effet, les gens sont plus nombreux à se prémunir contre le chômage, l’invalidité, voire, le décès d’un membre du ménage. À titre informatif, « en 1935, chaque Québécois versait en moyenne 15$ annuellement à des assureurs privés pour se protéger contre la perte de vie, les accidents et la maladie. En comparaison, il en dépense 75$ en 1960 ». (Yvan Rousseau, 2004, p. 161)

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Publicité de la compagnie d'assurance « La Sauvegarde ». La place Jacques-Cartier vu de la lunette de l’Hôtel de ville, rue Notre-Dame dans le vieux Montréal . [Photographie]. 1948.

Par ailleurs, les compagnies d’assurances-vie sont d’abord, presque exclusivement, situées hors du Québec. Quant aux compagnies francophones, outre La Sauvegarde (1902), elles voient le jour durant les décennies 1940 et 1950. Nous pouvons penser à la Laurentienne ou bien à Assurance-vie Desjardins , notamment.

Ainsi, entre 1930 et 1960, non seulement les gens sont plus nombreux à cotiser à un régime d’assurance, mais des compagnies se développent au sein d’une mouvance nationaliste. Des agences québécoises souhaitent ainsi favoriser le marché francophone et l’autonomie financière de la province. Nul doute que Wheeler Dupont fut un acteur pouvant s’inscrire dans ce plus large contexte socioéconomique.

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La Sauvegarde, compagnie canadienne-française d’assurance-vie. [Carte postale n. et b.]. 1904.